« Le théâtre n’est pas un genre littéraire. Il est une pratique »**. Si l’Institution scolaire permet aux élèves de découvrir de nombreuses œuvres dramatiques, force est de souligner, à l’instar d’Anne *Ubersfeld*, que l’approche se fait davantage par le biais de la lecture que par celui de la représentation. Le théâtre est ainsi plus lu que vu. Pour autant, le spectateur n’est pas, ne doit pas être oublié. On remarque ainsi que certaines pièces, comme *La Critique de L’Ecole des femmes *de Molière (1663), *Cyrano de Bergerac *(1897) d’Edmond Rostand, *Le Soulier de satin *(1929) de Claudel ou encore l’*Antigone* d’Anouilh (1944) lui *donnent*, dans la conception même de l’œuvre, une place active et originale que la représentation soulignera encore davantage. Les textes de ce corpus, en effet, loin de voir, de considérer le spectateur comme un être passif, confortablement installé dans un fauteuil, présentent, au contraire, les différentes attitudes qu’il peut, qu’il doit avoir lors d’une représentation. *La première étant, peut-être, l’attention* auditive et visuelle qu’il doit avoir et prêter à l’œuvre dramatique que se joue sous ses yeux. Dans le texte de Molière (texte A), on voit bien l’importance de l’écoute et du regard du spectateur : « la peine de l’écouter », « vu », « écouta toute la pièce ». Il en est de même dans l’extrait de la Journée 1 du Soulier de Satin lorsque l’annoncier dit : « fixons […] les yeux », « comme vous voyez », « Ecoutez bien ». Les indications tant spatiales (« là-bas », « qui médite là près de son page ») que physiques (« petite maigre », « la blonde », « aux cheveux blancs ») données par Le Prologue sont faites dans le but d’orienter et de fixer l’attention et le regard du spectateur. *Les passages proposés rappellent, en filigrane ou non, l’attitude respectueuse, discrète et calme* que doivent adopter les spectateurs afin de ne pas perturber les acteurs et donc troubler la représentation : « ne toussez pas » (Le Soulier