Quelles images le roman de laclos, les liaisons dangereuses, donne-t-il de l'éducation des femmes au xviii° siècle ?
Tout d'abord, à travers les personnages de Cécile de Volanges et de Madame de Tourvel, l'auteur expose l'éducation religieuse des femmes du XVIII° siècle. En effet, la jeune Cécile sort du couvent à l'âge de quinze ans où elle a passé plusieurs années, comme il était d'usage dans l'aristocratie. Mais elle n'a pas reçu de véritable éducation : elle n'a aucun savoir scientifique ou littéraire, sa formation s'est limitée à son futur rôle d'épouse et à la prière. La jeune Volanges est donc restée naïve et puérile, telle une très jeune enfant. Sa candeur est flagrante dans les premières lettres du roman qu'elle adresse à Sophie Carnay, son amie restée au couvent, ponctuées d'expressions maladroites et enfantines : elle exprime ses émotions primaires grâce à l'interjection « oh ! » ou « ah » et n'utilise qu'un seul adverbe pour renforcer ou exagérer, « bien ». Cécile découvre subitement un monde inconnu dans lequel elle n'a aucun repère ; le mileu mondain. Elle ignore même ce qu'est un homme, d'où le quiproquo avec le cordonnier dans la première partie. De plus, elle n'a aucune intimité avec sa mère, ce qui la rend plus vulnérable encore : Madame de Merteuil se substituera à son rôle, précipitant la jeune ingénue dans son piège. Madame de Tourvel est également un exemple des lacunes de cette éducation. Dévote et très vertueuse, elle est rongée de remords lorsqu'elle succombe à Valmont et pèche par l'infidélité. Sa bonté naturelle, entretenue par la religion, la rend cependant vulnérable et naïve : elle ne doute pas de la franchise des gens qui l'entourent, et surtout pas de celle du Vicomte, ce qui la