Quelles nouvelles missions pour les banques centrales
La crise financière qui a débuté en août 2007 a mis en exergue la nécessité de redéfinir un nouveau cadre d’action pour les banques centrales. En effet, le modèle de central banking qui prévalait jusqu’alors s’est retrouvé fragilisé. Avant la crise, prévalait notamment un consensus selon lequel la stabilité des prix, notamment via un ciblage d’inflation, constituait l’objectif majeur, pour ne pas dire unique, des banques centrales. L’action des banques centrales s’orientait alors en priorité vers cet objectif. La crise financière a générée une remise en cause de ce consensus. Les outils traditionnels des banques centrales se sont révélés limités et il a fallu recourir à des instruments non conventionnels tels que le quantitative ou le credit easing. Au-delà de la seule question des outils aux mains des banques centrales, apparaît ainsi la problématique du rôle, des missions, des objectifs des banques centrales. Quelles leçons les banques centrales peuvent-elles tirer de la crise financière ? Serait-il pertinent de leur assigner de nouvelles missions, notamment en incluant, comme objectif à part entière, la stabilité financière ? Quelle influence, quelles conséquences cela pourrait-il engendrer ?
I/ La crise a remis en question le rôle et les missions traditionnels des banques centrales
1) L’objectif traditionnel de stabilité des prix adopté comme mission fondamentale des banques centrales s’est révélé insuffisante à prévenir la crise voire même préjudiciable à la stabilité financière
Avant la crise, prévalait l’idée selon laquelle la politique économique devait reposée sur des règles monétaires appliquées par les banques centrales et des règles budgétaires respectées par les Etats, tout en faisant confiance à l’infaillibilité des marchés. Dans ce cadre, les banques centrales avaient pour mission principale, depuis les années 1980, la stabilité des prix, notamment