Quelles pratiques imaginer ou redécouvrir dans le cadre de l'accueil de jeunes en difficulté
Dans le film de John Smith, Esprits rebelles, Michelle Pfeiffer enseigne dans un collège à des jeunes difficiles. Pour les apprivoiser, elle les gratifie avec des barres de chocolat. Et ça marche. Si vous avez été confrontés à des jeunes en difficulté, vous avez tout de suite compris qu’il s’agit d’un scénario puéril qui fait appel à une psychologie primaire. Il est donc clair que les formules magiques n’existent pas. Si nous voulons imaginer ou redécouvrir des pratiques pour gérer les situations auxquelles nous sommes confrontés dans le travail éducatif, il y a peut être lieu de s’interroger sur la relation qui est établie entre les jeunes et les éducateurs. Ceux-ci n’étaient-ils pas décrits comme « des spécialistes de la relation » dans les années soixante-dix ?
Essayons de voir ensemble à partir de quelles pratiques nous pouvons appréhender les publics en difficulté. Pour établir les bases d’une bonne relation il faut d’abord faire preuve d’autorité. Je ne parle pas ici d’un autoritarisme pseudo militaire qui ne fonctionne que sous le regard répressif de celui qui détient la force. La véritable autorité ne se prend pas. Elle se donne et elle se reçoit. Alors comment faire pour l’obtenir ? La première démarche que je propose est de lire ou relire attentivement :
• Le petit prince d’Antoine de St Exupéry • Graine de crapule de Fernand Deligny • Le droit de l’enfant au respect de Janusz Korczak
Conserver ces ouvrages comme livres de chevet.
Ensuite, reprendre le projet éducatif, le modifier et l’appliquer.
En effet, les meilleures méthodes de pratiques éducatives sont loin d’être récentes et nous ne faisons que réinventer ce que proposait par exemple Janusz Korczak il y a quatre-vingts ans.
En 1955, le pré générique de « Graine de violence » annonçait : Notre système éducatif est basé sur la confiance que nous avons en