Le mot tradition conserve en français une certaine importance. Alors qu’il serait possible de penser que les traditions nous attachent à un passé qui pourrait être pesant, il semble qu’au contraire, il est possible de concilier une vision moderne de notre vie avec le respect de coutumes plus anciennes. Cela montre qu’elles jouent un rôle dans notre société.
Tout d’abord, les traditions peuvent scander l’année calendaire. L’Epiphanie, avec la tradition de la galette des Rois, les œufs de Pâques, la fête des Mères, les anniversaires, Noël sont avant tout des repères qui organisent le temps qui passe, par trop linéaire, en temps cyclique. Ce retour des mêmes rites chaque année rassure. Un certain nombre de ces dates a une origine religieuse, qui rappelle la tradition judéo-chrétienne en France, ou une origine plus récente. Ces fêtes se perpétuent de génération en génération et appartiennent à une forme d’apprentissage pour les enfants.
Les traditions nous inscrivent dans un lointain qui nous dépasse et nous permettent d’appartenir à des groupes identitaires divers. Certaines traditions sont régionales : on peut penser, par exemple, aux traditions vendéennes qui sont marquées par des conflits, des affrontements, mais aussi une volonté farouche de liberté. De même, sur le plan national, la tradition du 14 juillet rappelle la chute de l’ancien Régime et, plus généralement, toutes les révoltes pour la liberté. L’histoire de la France est inséparable de ces luttes.
Ainsi, les traditions permettent d’entretenir la convivialité et donc de cimenter une communauté. Dans un village ou dans une ville, entretenir la mémoire d’une bataille ou d’un événement plus heureux permet la constitution d’associations, l’organisation de commémorations ou de fêtes qui aident les uns et les autres à mieux se connaître, au-delà de leur famille ou de leur milieu professionnel. On voit même parfois émerger de nouvelles traditions, que les enfants peut-être transmettront alors aux futures