Quelles sont les différentes phases du syndrome mental d’hivernage ?
L’étude systématique des manifestations observées chez les hivernants polaires a amené Rivolier à proposer le terme de syndrome mental d’hivernage (1989). Ce syndrome est basé sur une description des réactions des hivernants et de leur évolution, est composé de symptômes psychologiques et psychosociaux et de manifestations de stress. Il s’agit d’un mécanisme d’adaptation généralement utile qui évolue en suivant différentes étapes au cours de l’hivernage. Dans la plupart des cas, les manifestations restent banales. Plus rarement et en général facilitées par la prédisposition mentale de sujets fragiles, elles peuvent revêtir un aspect pathologique, aigu ou chronique, et exprimer l’échec des mécanismes d’adaptation.
Les manifestations banales du syndrome mental d’hivernage évoluent généralement en 3 phases. Ces trois phases par lesquelles tous les hivernants passeraient de façon plus ou moins intense et rapide, renvoient à celles décrites par Selye (1936) dans le syndrome général d’adaptation.
-La phase d’alarme : l’individu subit les premières frustrations imposées par l’environnement, il en vient en douter du bien-fondé de sa motivation et de sa décision d’hivernage, et est traversé par des idées de fuite. Cette phase est consécutive à l’exposition aux contraintes de la situation, et est généralement de très courte durée.
-La phase de résistance correspond au fait que le sujet va tenter de gagner en contrôle sur la situation. Il va chercher à se protéger du groupe dans lequel il va se retrouver (attitude de contestation, d’opposition) ce qui donne lieu à des manifestations agressives entrecoupées, selon Rivolier, de périodes dépressives. Le sujet alors tendance à culpabiliser, ou à projeter sur les autres la responsabilité de ces frustrations. En général, le groupe va réagir et va essayer de développer une contre agressivité par rapport à l’individu agressif (mise en place de défense