Quelles vision de l'homme ce corpus donne t-il a voir?
Il s’agit d’abord d’une image de l’Homme en opposition avec soi-même. L’Écrivain, sensible à cet aspect de l’Homme, la met en scène par un jeu d’opposition qui traduit la situation paradoxale dans laquelle se trouve tout être humain. Ainsi l’Homme primitif, à l’état brut, à l’état de Nature (Gargantua, chapitre 21) est opposé à l’Homme civilisé, intelligent, à l’Homme cultivé et raffiné (Gargantua, chapitre 23). De même l’Homme barbare, violent et instinctivement guerrier est opposé à l’Homme capable de s’accorder, de dire sa différence dans le respect de la pensée de l’Autre et de participer à une décision collective en toute intelligence, de faire vivre la démocratie. Cette image nous est donnée dans le Discours d’ouverture du Congrès de la Paix et Victor Hugo souligne cette dualité de l’Homme barbare et de l’Homme civilisé. Enfin Jean-Paul Sartre, dans son essai L’Existentialisme est un humanisme, oppose l’individu à l’humanité justement pour montrer que tout choix personnel engage la responsabilité de l’Homme ; autrement dit ce qu’un humain choisit de faire ou de dire donne du sens aux actes de l’humanité entière. Ainsi ce jeu d’opposition, point commun entre les trois textes de ce corpus, fait prendre conscience que l’Homme est fondamentalement duel, sans cesse pris entre des contradictions, celle de la vie et de la mort étant sans doute la plus essentielle. L’opposition à laquelle est confronté tout être humain devient source d’inspiration pour l’Écrivain qui imagine alors un Homme souffrant en lutte contre les forces du Mal. Mais le corpus donne à lire