Quels éléments remettent en cause l'économie mercantiliste du japon ces 20 dernières années ?
1. Le caractère paradoxal du modèle déflation/appréciation
On a vu tout à l’heure que l’appréciation du yen par rapport au dollar avait profité au pays du Soleil levant grâce à de faibles taux d’inflation (relativement plus faibles qu’aux USA).
Alors que la croissance japonaise est, depuis une vingtaine d’années très faible voire parfois nul, le yen est considéré comme valeur refuge, ce qui peut paraître paradoxal. On peut se demander quelles sont les causes de ce paradoxe. Pourquoi, quand l’économie japonaise est au plus mal, sa monnaie est à son plus haut niveau ?
Comme je l’ai dit toute à l’heure, si, malgré l’appréciation de sa monnaie, l’archipel a continué à exporter davantage c’est parce que son taux de change réel vis-à-vis du dollar diminuait grâce à une inflation qui augmentait proportionnellement moins par rapport aux USA que l’appréciation nominale.
Le problème de l’archipel est que le taux d’inflation n’est pas seulement bas, il est devenu négatif :
| 00 | 01 | 02 | 03 | 04 | 05 | 06 | 07 | 08 | 09 | 10 | 11 | moy | C | 2.86 | 0.18 | 0.26 | 1.41 | 2.74 | 1.93 | 2.04 | 2.36 | -1.17 | -6.28 | 3.96 | -0.47 | 0.78 | I | -0.39 | -1.27 | -0.30 | -0.40 | 0.20 | -0.40 | 0.30 | 0.70 | 0.40 | -1.67 | -0.40 | -0.28 | -1 |
CComparaison des taux de croissance et d’inflation de 2000 à 2011
D’une année sur l’autre (à l’exception du cas de 2002 à 2003), on observe une corrélation négative entre taux de croissance et taux d’inflation. L’augmentation de l’un est accompagnée de la diminution de l’autre et réciproquement. On retrouve là la relation de Phillips. On peut donc conclure que si le Japon veut renouer avec des taux de croissances relativement élevés, il devra lutter contre la déflation. Dans ce cas, la compensation de l’appréciation du yen disparaîtrait en même temps que l’efficacité du modèle inflation faible/appréciation. Le Japon perdrait