question corpus
Tout d'abord, les quatre poètes s'accordent à décrire leursituation carcérale avec des images plutôt négatives. En prison, certaines sensations disparaissent, d'autres sont exacerbées. C'est le cas pour Albertine Sarrazin qui affirme avoir perdu son sommeil «Printemps étés automnes hivers/ Pour moi n'ont aucune berceuse » (v. 7-8), ne plus sentir son odeur « ma peau sans parfum » (v.11) , avoir vu son teint se ternir« que pâlit cette ombre cruelle » (v.12), et ne plus avoir de désir amoureux « je suis nue et sans caresse mais veux dormir » (v.24.25) . Par contre le champ lexical du son est dominant : nombreux sont les verbes qui évoquent un bruit« j'écoute » (v.1) , « grogner » (v.5), « La nuit crisse » (v.8) « la voix maternelle » (v.19), « l'on criait » (v.20) ; c'est comme si le seul sens qui restait actif était l'ouïe, elle écoute car elle ne voit plus rien que les murs et un bout de ciel: elle est en cellule. Joachim Du Bellay, lui, souffre d'étre loin de chez lui, il se plaint de son exil et comparent ses tourments à une prison, c'est d'ailleurs le mot qui clôture le poème. « Vu le soin ménager dont travaillé je suis/ Vu l'importun souci qui sans fin me tourmente/ Et vu tant de regrets desquels je me lamente.» (v.1 à 3) ;