Question de corpus
Écrit et publié en 1772, le texte fut ensuite remanié et complété par Diderot. Le nouveau texte ne fut publié qu'en 1798 sous le titre Sur l'inconséquence du jugement public de nos actions particulières. C’est sous ce titre qu’il figure dans l’édition Assézat-Tourneux des Oeuvres complètes de Diderot Paris, Garnier Frères, 1875. Comme une copie de ce morceau porte le titre Madame de La Carlière, conte, qui a été repris par les éditeurs modernes, nous publions ici le texte complet de 1798 en associant les deux titre.
Frédéric Fabre - Rentrons-nous ? - C'est de bonne heure. - Voyez-vous ces nuées ? - Ne craignez rien ; elles disparaîtront d'elles-mêmes, et sans le secours de la moindre haleine de vent. - Vous croyez ? - J'en ai souvent fait l'observation en été, dans les temps chauds. La partie basse de l'atmosphère, que la pluie a dégagée de son humidité, va reprendre une portion de la vapeur épaisse qui forme le voile obscur qui vous dérobe le ciel. La masse de cette vapeur se distribuera à peu près également dans toute la masse de l'air; et, par cette exacte distribution ou combinaison, comme il vous plaira de dire, l'atmosphère deviendra transparente et lucide. C'est une opération de nos laboratoires, qui s'exécute en grand au-dessus de nos têtes. Dans quelques heures, des points azurés commenceront à percer à travers les nuages raréfiés ; les nuages se raréfieront de plus en plus ; les points azurés se multiplieront et s'étendront ; bientôt vous ne saurez ce que sera devenu le crêpe noir qui vous effrayait ; et vous serez surpris et récréé de la limpidité de l'air, de la pureté du ciel, et de la beauté du jour. - Mais cela est vrai ; car tandis que vous parliez, je regardais, et le phénomène semblait s'exécuter à vos ordres. - Ce phénomène n'est qu'une espèce de dissolution de l'eau par l'air. - Comme la vapeur, qui ternit la