Question préalable
Question : Vous montrerez ce qui unit ces textes, leur visée commune et les voies que les auteurs empruntent pour l’exprimer.
Ces trois textes, ont pour visée commune de dénoncer les inégalités sociales, de faire réagir le lecteur face à de telles injustices. Face à un Gnathon égoïste, et vorace, qui « se rend maître du plat », et domine les « autres », insatiable, personnage grossier de La Bruyère, Les Caractères traite le thème de la nourriture, apport nécessaire à la vie, d’une toute autre manière. Les personnages de Hugo et de Prévert souffrent quant à eux de la faim, avec un homme « terrible » ayant été accusé d’avoir volé un pain, auquel reste indifférente une riche femme qui ne lui daigne pas un regard, puis on rencontre un second homme affamé et hallucinant sombrant dans une folie qui le dévore au fil des vers. Par la tonalité pathétique, Hugo et Prévert sont beaucoup plus engagés dans leur récit. « Sur la nappe on […] suit à la trace », Gnathon, un personnage caricaturale et comique, pour laisser place à un douloureux témoignage tragique et réaliste avec le « je », le narrateur voit « venir un homme rue de Tournon que deux soldats emmenaient », puis enfin un poème poignant satirique du « café-crème arrosé sang », insistant sur l’ambivalence d’une société d’abondance mais également de famine, ce qui traduit cette obsession pour l’argent, unique moyen de rassasiement. Chacun des trois auteurs confronte son personnage au monde, le nuançant dans la société et usant du registre polémique, (« la catastrophe est inévitable »). Néanmoins ces trois textes dénoncent l’indifférence auxquels sont confrontés les trois personnages de différents genres.