Question sur le corpus
1. Comment l’évocation du lieu souligne-t-elle la gravité du geste ?
2. Comment le narrateur instaure-t-il une proximité avec le personnage du meurtrier (Julien, Milady, Tchen)?
Le corpus est constitué de trois extraits de romans : Le Rouge et le Noir, de Stendhal publié en 1830 ; Les Trois mousquetaires de Dumas paru en 1844 et La Condition humaine de Malraux publié en 1933.Ces trois extraits mettent en scène des figures de meurtriers : Julien et Tchen commettent un assassinat, tandis que la meurtrière, Milady, est tuée. On peut se demander comment les lieux soulignent la gravité du geste qui va être accompli.
1) Toutes ces actions sont accomplies dans des lieux écartés : les tentures de l’église chez Stendhal : «toutes les fenêtres hautes de l’édifice étaient voilés avec des rideaux cramoisis», la traversée de Milady et du bourreau dans Les Trois mousquetaires,la présence de Tchen dans une chambre calme qui s’oppose à la vie de l’extérieur : «il y avait encore des embarras de voitures, là-bas, dans le monde des hommes ...»,tous ces éléments tendent à isoler les meurtriers et à donner une certaine gravité de leurs actions. Alexandre Dumas et André Malraux cherchent à créer également une atmosphère lugubre, par le jeu de clair obscur.
La lumière souligne des objets symboliques : «un rayon de la lumière se refléta sur la lame de sa large épée», écrit Dumas ; ou le corps de celui qui doit être tué dans La Condition humaine : « la seule lumière venait du building voisin : un grand rectangle d’électricité pâle, coupé par les barreaux de la fenêtre dont l’un rayait le lit juste au-dessous du pied comme pour en accentuer le volume et la vie».
Les couleurs choisies aussi annoncent l’acte à venir : les tentures de l’église sont des «rideaux cramoisis», le ciel est rouge dans le texte de Dumas : «les personnages se dessinaient en noir sur l’horizon rougeâtre», et le noir et blanc qui caractérise l’incipit de La Condition humaine rappelle