Question transversale
S'ils ont ce point commun de représenter à première vue une dégradation physique, voire morale, lanature et la signification symbolique des métamorphoses varient d'un texte à l'autre. Dans Amphitryon 38 de Giraudoux, il s'agit du Dieu des dieux dans le Panthéon latin, Jupiter, qui se transforme enhomme pour le seul plaisir de séduire une femme, Alcmène, en prenant les traits de son époux Amphitryon. Il passe donc du statut de dieu, immortel et tout-puissant à celui de sa propre créature, unsimple humain avec toutes ses imperfections, ses souffrances – des yeux faits pour pleurer par exemple ses faiblesses aussi bien physiques – le vieillissement, la mort – qu'intellectuelles, son ignorancequi lui fait croire que la Terre est plate et immense, et morales – son orgueil démesuré perceptible dans les superlatifs de supériorité de la dernière réplique. Mais c'est surtout, pour Giraudoux,l'occasion de définir avec humour et légèreté quelques traits caractéristiques de l'humanité, condition à laquelle un dieu condescend par jeu amoureux. Dans Rhinocéros, de Ionesco, il s'agit d'un homme,Jean, qui renonce volontairement à son humanité en se transformant en rhinocéros : « […] pourquoi ne pas être un rhinocéros ? J'aime les changements. » C'est un animal monstrueux par sa taille, par saviolence destructrice, symbolisée par sa corne, « il fonce vers Bérenger tête baissée et menace de le piétiner ». L'abandon des vêtements évoque la régression animale tandis que le jeu de mots «... [à