Question type-bac sur la nourrice dans roméo et juliette de shakespeare
Eléments pour une introduction : Personnage traditionnel du théâtre antique (chez Euripide, Sénèque…), absent de la version initiale de Da Porto, introduit par Bandello. Personnage que son statut de « domestique » relègue a priori à un plan secondaire, pourtant très présent dans la pièce de Shakespeare (présente dans 11 scènes sur 23, autant que Juliette, qu’elle accompagne dans presque toutes ses apparitions). On peut raisonner en terme de statut sur ce personnage qui n’a d’ailleurs pas de nom propre. En tant que nourrice, elle joue un rôle de confidente, au sens traditionnel du terme ; mais elle intervient aussi dans la structure de la pièce au sens où elle donne au drame un ton qui évolue au fil de l’avancement du drame et joue un rôle moteur dans le drame lui-même.
Les aspects-clés du personnage : ambivalence du personnage
1) Sa relation privilégiée avec l’héroïne de la pièce → son amour pour Juliette la conduit de la fonction d’adjuvante des héros
2) à celle d’opposante
3) La dimension comique d’un personnage (dimension populaire et bouffonne)
4) finalement au service du tragique
I. La nourrice comme confidente privilégiée de l’héroïne 1) Elle est une mère de substitution : elle a un rapport « nourricier » avec Juliette qui est sa « fille de lait », d’autant plus qu’elle-même a perdu sa fille, du même âge que Juliette (Suzanne). Elle est sa mémoire, la seule à parler de Juliette enfant (I, 3), à se préoccuper de son avenir (« comblée » de voir Juliette mariée), et à s’inquiéter du fait que Roméo puisse la « mener en bateau » ou qu’il ne soit pas l’époux idéal. D’ailleurs, elle s’adresse toujours à elle en termes affectueux tels qu’ « agnelle, coccinelle », vante ses qualités (p 89), ce qui crée une intimité forte avec sa jeune maîtresse qu’elle aime à tel point qu’elle en trahit ses propres convictions intimes (elle soutient au départ