Qui contrôle vraiment le travail de bank al-maghrib ?
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Les Finances et la Cour des comptes, contrôlent sa gestion mais ne peuvent juger la conduite de la politique monétaire. Jusque-là aucune obligation de rendre compte aux députés. La politique monétaire est entérinée par un Conseil au sein duquel seules les personnes indépendantes ont droit au vote.
A l’heure où les banques centrales du système monétaire mondiale sont devenues des acteurs clés et affirment leur poids dans la résolution des crises économiques et financières, la question de leur contrôle se pose avec acuité. Au Maroc, la loi 76-03 du 23 novembre 2005, portant statut de Bank Al-Maghrib, a consacré une indépendance totale, à la fois financière et décisionnelle, de cette institution vis-à-vis du pouvoir exécutif et législatif. Cette indépendance, de même que les nouvelles missions et attributions apportées par les nouveaux statuts, notamment l’objectif d’assurer la stabilité des prix, a fait converger la gouvernance de la banque vers les meilleures pratiques internationales en la matière. D’ailleurs, les banques centrales des pays européens bénéficient d’autant d’autonomie et jouissent des mêmes pouvoirs. Seulement, dans tout système démocratique, l’indépendance doit être contrebalancée par la responsabilité afin de garantir un équilibre des pouvoirs. Et ce, d’autant plus quand il s’agit d’une institution dont les prérogatives sont majeures, qui émet la monnaie du pays, qui gère sa politique monétaire, qui détermine les rapports entre la devise nationale et les devises étrangères et qui supervise son système bancaire et financier.
En Europe, tout comme aux Etats-Unis, en Angleterre ou encore en Tunisie et en Turquie, les banques centrales sont tenues d’informer de l’ensemble de leurs actions, surtout en matière de politique monétaire, le chef de l’Etat et les députés de la nation. Au Maroc, il en est autrement. Le gouverneur de Bank Al-Maghrib se contente d’un rapport annuel adressé au