Je peux douter de tout, mais je ne peux douter que j'existe, moi qui doute. J'accède ainsi à la conscience de moi comme existant et à la connaissance de moi comme pur pouvoir de penser. Et il me semble que je suis maître de mes pensées et donc de mes discours. J'ai aussi le pouvoir de dire "je", cad de me saisir soi-même., par un retour sur moi, comme sujet conscient et un, qui reste identique à lui-même malgré la diversité des expériences vécues et des affects. Il me semble donc bien que moi qui dis "je", je suis une conscience souveraine, une personne autonome, distincte d'autrui et du monde. Mais, suis-je vraiment ce que j'ai conscience d'être ? Ma conscience est-elle bien la cause première de mes pensées et de mes actions ? La découverte par Freud de l'inconscient met définitivement fin à l'illusion que je suis celui que je crois être quand je dis "je". L'inconscient me découvre que je suis autre. Il y a au-delà de la conscience claire une instance où règnent les représentations psychiques de pulsions sexuelles et agressives. A la dépendance à l'égard du langage et de la société. Les mots sont déjà là avant que je naisse et c'est en eux, dans l'esprit d'une langue particulière, que ma pensée personnelle se forme. Est-ce bien moi qui parle quand je dis "je" ou bien, à travers moi, la société, la culture