Réalisme et naturalisme
La deuxième moitié du XIXe siècle est marquée par plusieurs courants artistiques, dont le Réalisme et le Naturalisme, qui reflète les préoccupations sociales et scientifiques de l’époque.
1. Le Réalisme Formé sur le mot « réel », le Réalisme naît avant 1850 et se développe après cette date. Il se caractérise par la volonté de certains peintres et romanciers de représenter la réalité sans la modifier.
2. Origines Il est difficile de dater exactement la « naissance » du Réalisme. Ce terme apparaît dans les années 1835-40. Il est ensuite régulièrement utilisé par les critiques, dès 1845, par exemple pour caractériser la manière de peindre de Courbet lorsqu’il représente un intérieur campagnard sans tenter de l’embellir. Or il ne s’agit pas d’une tendance isolée mais d’un mouvement en relation étroite avec l’évolution des mentalités et des données sociales. La Révolution industrielle, l’importance prise par le prolétariat, les mouvements ouvriers, déterminent de nouvelles sources d’intérêt pour les artistes. Le progrès des sciences, la découverte de la photographie, d’abord stricte reproduction du réel, ont également une influence importante au moment où la Révolution de 1848 met fin aux illusions romantiques.
3. Caractéristiques Le Réalisme puise ses thèmes dans l’observation du monde contemporain, social et historique : il s’intéresse aux choses, aux gens et aux situations qui n’étaient pas jusque-là considérés comme artistiques. Ainsi, dès 1835, Balzac, dans le Le Père Goriot, décrit un intérieur où tout est sale, nauséabond, délabré, écœurant. La création picturale et littéraire se tourne aussi vers ceux qui vivent dans des cadres médiocres : ouvriers, artisans, prostituées, marginaux, représentés dans les aspects souvent les plus sordides de leur existence. Lorsque Flaubert évoque une scène de pillage de 1848, il souligne sans lyrisme ni tonalité épique le déchaînement bestial d’une foule en colère. La