Réécriture Nous le prenons Nous le prenons Nous le prenons Et pourtant J’ai toujours détesté cet appartement, immédiatement, sans raison, une intuition viscérale et profonde, celle d’un lieu impropre au bonheur. Il y a des endroits comme ça, beaux, lumineux, apparemment gais et qui, pourtant, émettent des ondes négatives.Alors, pourquoi t’ai-je laissé choisir pour nous ? Pourquoi ai-je fait semblant de le trouver à mon goût ? Surement parce qu’aucun argument rationnel ne me permettait de plaider …afficher plus de contenu…

Combien de soirées gâchées, combien d’hommes manqués à cause de ce bébé gênant que tu ne pouvais laisser seul et que tu n’avais pas les moyens de faire garder ? Combien d’hommes attrapés avec espoir, disparus à cause de mes vagissements ? Et le premier, mon père, ce salaud qui t’a laissée en plan, sans ressource, fille mère, dans la honte et le rejet de tous ces crétins bien pensant qui t’entouraient. Comment pourrais-tu m’aimer, moi l’image de ton échec, de ta déchéance ? Tu l’as sûrement aimé, tu étais trop jeune pour pondre par nécessité. E y’a n me regardant, est-ce lui que tu voyais ? Je ne sais pas, je n’ai jamais rien su de lui, pas même une photo, un portrait, j’ai dû deviner, tu ne m’en as jamais parlé. Il a fallu que je grandisse, que je me marie pour enfin oser le rechercher. …afficher plus de contenu…

Voyant ton hésitation ? Je m’entendis simplement dire « Passez me prendre chez moi dans deux heures ! » Le temps de griffonner l’adresse de mon hôtel au dos de la carte d’un admirateur et je te poussais dehors pour faire place à la cohorte des flatteurs sans importance.Je ne te l’ai sûrement jamais dit ce fut la plus belle soirée de ma vie . Tu fus ponctuel et moi en retard, il fallait bien t’y habituer. C’est long une préparation de femme. Il nous faut choisir longtemps la tenue adéquate, le bon maquillage, la coiffure adaptée.