Réflexion sur l'art baroque
Indéniablement, le courant baroque a marqué d’une empreinte forte le XVIIème siècle, tant au niveau littéraire qu’artistique en général. Il convient de rechercher les concordances entre les œuvres baroques, avant de s’intéresser à la place de la poésie. Pour commencer, le mouvement est un élément crucial du baroque. En effet, les sculptures du Bernin comme « Le rapt de Proserpine » présentent des drapés virevoltants, des personnages en pleine action. Les courbes des églises, comme le clocher de la Sapienza, semblent se mouvoir. Dans la poésie, cette mobilité est transmise aux mots, tant par le champ lexical que par leur disposition, notamment chez Sponde. Par ailleurs, le changement et l’instabilité sont omniprésents, dans la sculpture, où ils se manifestent par la posture des personnages ou le choix des thèmes, comme « La métamorphose de Daphné » et dans la poésie, par des changements forts, comme la mort. De plus, les contrastes sont frappants, dans la peinture, chez Caravage notamment, entre les fonds noirs et les personnages lumineux, dans la poésie, entre Dieu et le diable, la vie et la mort,… Enfin, l’exubérance et les artifices sont monnaie courante, notamment dans la disproportion globale de la basilique Saint-Pierre, ou encore le plafond de Saint-Ignace, mais aussi dans la formulation des poèmes. En vérité, la poésie baroque permet de comprendre ce courant, en s’intéressant aux questions que se posaient les artistes de l’époque, mais aussi en tentant de comprendre leur philosophie et leur manière de penser. Elle est la clé du sens du baroque et apporte la réflexion aux autres arts, plutôt que de se limiter au visuel. En conclusion, ce courant présente des caractéristiques globales décodables grâce à la poésie. Il est donc certain qu’il fascinera longtemps encore les artistes.
(298