Résumé d'article
« Rousseau » pages 1316-1324
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), littéraire et philosophe qui a notamment inspiré Kant pour l’aspect pratique de sa philosophie.
Systématicité et moralité sont les deux soucis principaux de son œuvre : « Ce triste et grand système, fruit d’un examen sincère de la nature de l’homme, de ses facultés et de sa destination, m’est cher, quoiqu’il m’humilie » (Premier Discours, Préface d’une seconde lettre à Bordes) et « La vérité que j’aime n’est pas tant métaphysique que morale » (A Dom Deschamps).
La philosophie morale est énoncée par sa subjectivité : « Le vrai système du cœur humain » (Premier dialogue).
L’anthropologie et les principes de la (sensibilité = sentiment)
« La sensibilité est le principe de chaque action. Un être, quoique animé, qui ne sentirait rien, n’agirait point : car où serait pour lui le motif d’agir ? Dieu lui-même est sensible, puisqu’il agit » (Deuxième dialogue).
« La seule raison pour laquelle on agit n’est point active » (Emile, V).
Ainsi, dans la continuité de Descartes (Passions de l’âme) et Spinoza (L’éthique), Rousseau dresse un tableau systématique des sentiments ; deux couples de principes opposés :
- avant la raison : amour de soi* et pitié*
- après la raison : conscience morale* et amour propre*
L’amour de soi est le sentiment absolu (voir le conatus* spinoziste) qui nous pousse à nous défendre en cas de danger mais aussi à craindre la mort, sorte de pulsion de survie. Or la raison rationalise ce principe primitif par la comparaison avec autrui : il devient l’amour propre, alors source de l’honneur mais aussi de conflits et encore de l’amour (lorsqu’il est combiné avec la vertu).
Rousseau développe l’idée de « force d’âme expansive » : c’est ce qui permet à l’homme de se projeter en autrui et donc provoque des sentiments sociaux comme la pitié, grâce à l’imagination. La pitié serait le sentiment