Résumé
Paris : L’Harmattan Retenons le titre original et source de réflexion : Comme des orpailleurs...Les orpailleurs sont des chercheurs d'or qui inlassablement recherchent, quelques paillettes, quelques pépites bien camouflées dans le gravier et/ou la boue. Par ce titre métaphorique, Maryvonne Caillaux nous indique que les vies les plus difficiles peuvent se faire rivières aurifères. Pour voir briller cet or et voir jaillir une étincelle de ces vies brisées par la misère, Maryvonne accepte de ne pas savoir et de se relever de tous ses a priori. Elle sait entrer en relation avec son lecteur pour le faire cheminer avec lui-même, avec elle et avec les personnes dont elle relate le parcours qui les a conduits vers un processus de libération. Sur ses pas, ou plutôt à ses côtés, car elle laisse une place sur le chemin pour y marcher sans se bousculer, nous découvrons peu à peu avec quel regard chacun de nous a le pouvoir d’inviter l’autre à se considérer, à se connaître et se reconnaître : un regard neuf, qui se dessaisit de tout préjugé, de tout savoir pour ne chercher en l’autre que « sa part lumineuse ». De ce regard peut naître une relation qui
affranchit, qui ouvre la possibilité de se raconter, d’articuler un récit qui conjugue passé, présent et avenir dans une reconfiguration qui fasse place à l’authenticité. Elle nous enseigne ainsi à travers son expérience de volontaire au sein d'ATD Quart Monde, que regarder autrui avec une prophétie négative qui mange les yeux, c'est condamner d'avance et c'est rester aveugle. C'est par le regard que je porte que je peux « soigner » autrui, que je peux m'enrichir et que je peux l'enrichir. Avoir le privilège de vivre des choses pas ordinaires donne du prix à la vie. La peur de l'autre, la peur de le regarder, empêche de nouer des relations enrichissantes. Et la question des relations, leur processus de