Rabelais
Séance 5 : Les désillusions de l’humanisme : Les guerres de religion.
Texte 3 : Agrippa d’Aubigné, Les Tragiques, « Misères », 1616.
Théodore Agrippa d’Aubigné est un fervent partisan du protestantisme. Durant l’une des guerres de religion, il fût blessé. Pendant sa convalescence, d’Aubigné décide d’écrire Les Tragiques (dès 1570), témoignage des horreurs qu’il a vécus. Dans le premier livre Misères, d’Aubigné va présenter la situation de la France à travers l’image d’une mère qui assiste, impuissante, au combat acharné entre ses deux enfants. Nous allons voir en quoi ce poème exprime-t-il l’engagement de son auteur.
I) Le tableau-allégorie d’une France déchirée.
Information : Esaü et Jacob sont jumeaux et fils d’Isaac et Rebecca, dans l’ancien testament. Esaü est né le premier, mais il a vendu son droit de naissance à son frère contre un pot de lentille. A la mort de son père Isaac, c’est Jacob (à la place de Esaü) qui fût baptiser, mais Esaü est jaloux et tente de tuer Jacob. Ils finirent par se réconcilier environ 20 ans après.
A) L’allégorie de la France-mère.
« Peindre » (l. 1) montre que d’Aubigné va dessiner un tableau sous nos yeux. C’est la France qui est peinte comme une femme, une mère de nourriciers, comme une femme protectrice qui aime ses deux enfants. Son attribut : « le sein », cette femme est décrite que par son sein (aspect nourricier) -> Synecdoque (partie pour le tout) -> vers 8, 4, 29, 32. Au départ, sa vocation est pacifique (« doux lait ») elle devait assurer la croissance (= économique) Mais c’est une mère qui souffre (dès le vers 1 « chargé », cause de son affliction, un fardeau, par le poids de ses enfants -> sens moral et physique)
B) Le tableau violent d’une lutte fratricide.
Cette lutte concerne Esaü et Jacob (c’est à dire les catholiques et les protestants) et c’est cette guerre qui va déchirer la mère. Il y a un champ lexical