Rapport concours general
Rapport de M. Jean-Louis Poirier, Inspecteur général de l’éducation nationale, Président du Jury Sujet : Peut-il y avoir des illusions de la liberté ? L’énoncé du sujet proposé pouvait s’entendre au moins de deux façons : selon que l’on comprenait le génitif de la liberté de façon subjective (les illusions produites par la liberté) ou de façon objective (les illusions au sujet de la liberté), on pouvait envisager des problèmes de nature très différente et orienter les développements dans des directions très différentes. D’autre part, la formulation de la question, pour peu que l’on y prenne garde et que l’on n’en tienne pas l’élément modalisateur pour une simple cheville, fournissait une forte incitation à thématiser le problème autour d’une question de possibilité. Dans cette pluralité de sens, on aurait tort de voir une équivoque. En fait, le sujet était à la fois relativement fermé, pointu et discriminant, comme il convient à un concours visant à dégager l’exception, mais il présentait aussi divers niveaux de difficulté, étagés, comme il convient à un concours ayant également pour objectif de donner son droit à une excellence moyenne, plus largement partagée, qui correspond davantage à la réalité commune de nos classes terminales. À cet égard, le sujet a parfaitement fonctionné et le jury a pu, sans la moindre réserve, proposer pour le premier prix un candidat, auteur d’une copie parfaitement remarquable, et décerner sans regret d’autres récompenses à des auteurs de copies certes moins bien ciblées, moins rigoureusement élaborées, mais non moins parfaitement réussies dans les termes scolaires. On peut donc dire que, à la différence de ce qui avait été le cas, semble-til, l’an dernier, le Concours général de cette année, en philosophie, a été un excellent concours. Non seulement, la qualité du premier prix comme celle des autres récompenses témoignent de la présence, dans nos