Rapport de brodeck
Un soir, alors qu'il vient de pousser la porte de l'auberge du village, Brodeck est sommé par la communauté de raconter ce qui vient de s'y passer. Le narrateur devine, parce qu'il le pressentait, que ce groupe, soudé dans sa dureté, vient de commettre un meurtre et ne veut rien oublier.
Pourquoi lui ? Parce qu'il a fait des études et qu'il est payé par une lointaine administration pour rédiger des rapports, sans doute jamais lus, sur l'état de la flore et l'évolution des paysages. Parce qu'il sait écrire et dispose d'une machine, ce qui le distingue de ces hommes des bois.
"POUR LEUR RAPPELER QU'ILS N'ÉTAIENT RIEN" L'action se situe dans une contrée indéterminée, où l'on parle une langue composite, sur les marches de l'Est, près de la frontière d'un état qui a déclaré la guerre à ses voisins, a occupé ce village (où il a trouvé sans mal des collaborateurs), et d'où le narrateur revient.
Après avoir passé des mois dans un camp où il a été réduit à l'état de bête. Traité comme un chien, laisse au cou, sommé de marcher à quatre pattes pour satisfaire le besoin de domination d'un des officiers qui avait droit de vie et de mort sur les prisonniers.
Chaque matin, dans le froid, pour assouvir son désir de volupté, et pour ajouter à la désolation, la femme du directeur du camp, créature désirable, réclamait sa part de chair : se distraire au spectacle d'un pendu, choisi arbitrairement parmi la foule des grelottants, abandonné ensuite, se balançant au bout de sa potence. Pantin sans vie, exposé au regard de tous. Pour leur rappeler qu'ils n'étaient « rien ».
"UN ÉTRANGER A DÉBARQUÉ QUELQUES SEMAINES PLUS TÔT DANS CE VILLAGE" Brodeck, le narrateur, se met à l'ouvrage. Il enquête. Que s'est-il passé ? Un étranger