Rapport de stage laryngectomie
Introduction
« il est des expériences qui ne peuvent être anticipées ou même imaginées tellement elles sont impensables et irréductibles à notre compréhension ; perdre sa voix est l’une d’elles, non pour quelques heures ou jours mais de façon définitive. Peut –on concevoir qu’en ouvrant la bouche aucun son ne sorte, pas même le plus petit chuchotement ? »( 1)
Il est difficile d’imaginer vivre sans parler. Pourtant, il est des circonstances, comme celle de la laryngectomie totale, dans lesquelles la parole est abolie
Essayons de mieux comprendre ce que laryngectomie totale veut dire. L’ablation totale du larynx n’est envisagée que lorsqu’elle est devenue le seul recours pour lutter contre un cancer des voies aériennes supérieures. Le larynx, situé à l’entrée des voies respiratoires et digestives, est un sphincter permettant le bon cheminement du bol alimentaire en protégeant les voies aériennes de toute intrusion liquide ou solide, ; d’autre part il permet la naissance de la voix grâce à des structures propres, les cordes vocales. Suite à l’ablation du larynx, le patient ne peut plus émettre le moindre son dans la mesure où son organe vibratoire, le larynx, lui a été retiré chirurgicalement.
C’est cette expérience de la laryngectomie que nous voulons décrire, en montrant comment un laryngectomisé, après avoir perdu sa voix naturelle de façon définitive, va se construire une nouvelle voix dite oesophagienne. Dans ce rapport, nous suivrons principalement le cas d’une patiente, Mme B, hospitalisée afin d’apprendre la voix oesophagienne, laquelle nous permettra d’illustrer les éléments de cet exposé.
Mme B est hospitalisée au centre de Forcilles, où nous avons effectué notre stage. Ce centre associe prise en charge radiothérapeutique, chimiothérapeutique et nutrition entérale et parentérale. Destiné aux grands opérés digestifs dont l’état nécessite des soins médicaux et diététiques hautement spécialisés, le centre doit