rapport de stage
Jean Rouch découvre l’Afrique en 1941. Il a 24 ans, il est ingénieur, il vient diriger un chantier au Niger. C’est le début d’une passion qui ne le quittera plus. Comment le jeune ingénieur est-il devenu ethnologue – et fou amoureux du continent noir ?
En 1946, il entreprend son deuxième grand voyage et descend le fleuve Niger en pirogue, de la source jusqu’à l’embouchure.
Dans les villages, il interroge les habitants pour connaître leur mode de vie. Et il les filme.
Un banal incident – il perd son trépied dans une rivière – lui fait découvrir les avantages de la caméra à l’épaule : la rapidité et la mobilité. Cette image, parfois imparfaite, devient la marque de fabrique de son écriture cinématographique, et la principale caractéristique de ce que l’on appellera bientôt le « cinéma vérité ».
C’est aussi en 1946 que Jean Rouch achète sa première caméra – une Bell & Howell - sur un marché aux puces ! Et profite d’une escale dans le Sahara pour en apprendre le maniement. Dès 1947, son premier film, « Au pays des mages noirs », sort sur les écrans. Jean Rouch est un bricoleur : en 1951, il réalise ses premiers enregistrements sonores à l’aide d’un magnétophone portable. Et il ne cessera plus. Sa filmographie compte 150 œuvres.
Armé de sa caméra Aaton, il a fixé sur la pellicule tout un univers de pratiques méconnues : rites de possession, cérémonies de transes, rituels funéraires…
En 1953, il est l’un des fondateurs du Comité du film ethnographique.
Dans les années 60, des critiques de gauche lui reprochent d’être un amateur post-colonial de rituels exotiques. L’écrivain et réalisateur sénégalais Ousmane Sembène lui déclare : « Tu nous regardes comme des insectes. » A Paris, ses films suscitent l’admiration des réalisateurs de la Nouvelle vague.
Jean Rouch a passé son enfance et sa jeunesse entouré d’artistes, d’écrivains et de scientifiques. Il est fasciné par les surréalistes et admire Rimbaud..
Passionné par le continent noir, suivra une