Rapport mal logement 2009
L
a crise financière puis économique, qui a submergé le monde à partir de l’été 2008, n’a pas fini de produire ses effets sociaux que d’aucuns nous invitent déjà à tourner la page. L’horizon économique est pourtant toujours incertain et les prix de l’immobilier, après une période de baisse, ont rapidement retrouvé leur niveau d’avant 2008, et poursuivent leur progression à un rythme effréné. La crise du logement quant à elle, ne s’est pas effacée et est toujours aussi prégnante. Oubliée un temps par les responsables politiques qui, pendant deux ans, ont eu comme priorité de soutenir l’appareil économique et financier, elle ressurgit aujourd’hui avec son lot de difficultés et de souffrances pour les plus modestes, mais aussi pour de très nombreux représentants des catégories populaires ou des classes moyennes. L’insuffisance chronique de l’offre a encore été amplifiée par la chute de la construction observée depuis 2008 alors que le niveau des besoins est toujours aussi important, et que le décalage entre le niveau des prix immobiliers et les revenus des ménages s’amplifie, les premiers ayant repris leur marche en avant alors que les seconds stagnent. Sans parler du fait que les perspectives pour les ménages résidant dans des quartiers dépréciés sont toujours aussi sombres puisque le « Plan Marshall » annoncé en 2007 n’a toujours pas vu le jour1.
1. Le nouveau ministre de la Ville semble d’ailleurs y avoir renoncé : « Vous ne m’entendrez jamais employer cette expression » affirme-t-il dans un entretien au journal Le Monde daté du 9 décembre 2010 qui le publie dans un article intitulé Maurice Leroy assume la modestie de la politique de la ville du gouvernement.
C’est à l’examen des effets sociaux de la crise dans le domaine du logement qu’est consacré le premier chapitre du rapport. Des effets particulièrement inquiétants qui se manifestent par l’aggravation de la situation des plus