Rapport sur la marque "bonne maman"
Confitures, desserts… Cette entreprise familiale du Lot, ultrasecrète, gagne sans cesse du terrain face aux multinationales. Coup de projecteur sur ses recettes.
En quarante ans, Jean Gervoson n’avait jamais accordé la moindre interview. Caché à Biars-sur-Cère, un village de 2 000 âmes à la frontière du Lot et de la Corrèze, le fondateur du groupe Andros et de la marque Bonne Maman n’est pas porté sur les relations publiques. Sa passion, c’est le terrain : à 89 ans, bon pied, bon œil, il déboule chaque matin à 7 h 30 dans ses usines, en 306 ou à vélo. Et même s’il a laissé les rênes à ses enfants en 2000, il continue à se mêler de tout. Alors, quand les portes de sa forteresse s’ouvrent exceptionnellement à un journaliste, il ne peut s’empêcher de venir voir l’énergumène. «Bonne Maman ? Une trouvaille à moi, se souvient-il. C’était le surnom de ma grand-mère maternelle, j’ai pensé qu’il pouvait plaire.»
Bien vu. Grâce à ce nom, mais aussi à un positionnement original (les recettes d’autrefois) et à un packaging reconnaissable entre tous, la marque bénéficie d’une notoriété exceptionnelle. Et elle continue à grignoter du terrain. Dans la confiture, son marché d’origine, elle a progressé de 11% ces douze derniers mois avec 68 millions de pots écoulés en France. Elle écrase ainsi ses concurrents et détient 35% du marché. Au rayon biscuits, où elle a débarqué en 1997, les ventes ont progressé de 8,7% entre janvier et juillet 2009 par rapport à la même période de 2008. Une performance puisqu’un mastodonte comme LU (Kraft Foods) a vu les siennes baisser de 1,3%.
Derniers-nés, les produits frais cassent la baraque. Avec ses fraises à la chantilly, mousses au chocolat et autres babas au rhum sortis début 2008, Bonne Maman occupe déjà la deuxième place sur le segment des «desserts pour adultes», juste derrière La Laitière (Nestlé). Au total, les Français ont dépensé l’an dernier près de 200 millions d’euros en produits de la gamme.