Rapports intertextuels entre la Bible et Evasion à perétuité de Thierry Lutherbacher
Evasion à perpétuité de Thierry Lutherbacher est une œuvre remarquable et plaisante. Elle est particulièrement intéressante et est stylistiquement très riche. Le récit est construit selon un axe spécifique : la vie d’Emile Typhon, figure christique. Le livre est structuré comme la Bible : Genèse, vie (de la figure) du Christ, mort (de la figure) du Christ, résurrection (de la figure) du Christ.
Les premières évocations bibliques se trouvent dans la présentation du livre. Pour le côté visuel, il s’agit de la couverture, réalisée par l’auteur. Le fond n’est autre que le ciel bleu, royaume de Dieu et du divin, ce qui est en antithèse avec le divin du texte, qui se trouve dans la forme. Par ailleurs, on y voit 2 poissons, animaux symboliques des textes de la Bible. Le poisson, se dit « ichtus » en grec, qui peut être compris comme Jésus, Christ, Fils de Dieu, Sauveur. Une des interprétations du poisson peut ramener au rite du baptême qui se faisait autrefois en immergeant le nouvel initié. Ce rappel visuel peut nous donner un petit aperçu de ce qui nous attend avec la lecture de cet ouvrage.
Pour le côté écrit, il y a des références à l’Ancien Testament dans le quatrième de couverture, la Genèse plus précisément : « Le village aimait Emile Typhon comme le fruit défendu. » (l. 1, quatrième de couverture). En acceptant de croire en Emile, les gens abandonnaient leur petite vie monotone, s’abandonnaient au rêve, monde inconnu à l’image d’Eve et d’Adam délaissant le Jardin d’Eden : « Emile était le paradis et, auprès de lui, on devenait le paradis. » (ll. 25-26, p. 28) Emile est comparé au fruit défendu, le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, le fruit de l’arbre de vie.
L’image de l’arbre de vie se retrouve dans le hêtre dans lequel la cabane de la bande du Foyard est construite. Emile est comparé au fruit de l’arbre de vie, qui est d’ailleurs un grand paradoxe : les branches