Ravissement
Jacques H. n'est-il pas le Michael Richardson du présent d'une relation qui se noue ? N'autorise-t-il pas Lol V. a "déconstruire" son "histoire" pour en écrire une autre ? Jacques y perd à son tour son image d'homme. La scène du bal est, dans la narration de Jacques Hold, récurrente. Ce retour répété de cette scène, à partir d’un présent, l’amour extatique de Jacques H. pour Lol V. au point de lui rendre impossible sa relation charnelle à Tatiana, lui permet de raconter une " histoire ", celle qui serait à la fois la guérison de Lol V. (le deuil et le choix du désir), le rôle qu’il y joue malgré lui, le fondement de leur relation amoureuse si difficile à s’établir et enfin le choix qu’elle fait violemment de lui.
La récurrence de la scène du bal, d’abord, est le fait du narrateur qui raconte. Puis elle est le fait de Lol V. dans une anamnèse lente et difficile, puis une réelle réminiscence pour être enfin, peu à peu, à chaque répétition jusqu’à une visite à T.Beach et à la salle du bal, une ré-appropriation d’une origine ainsi revécue. La scène d'amour à l'hotel entre Jacques H. et Lol V., dans sa progression entre l'inhibition absolue et l'engagement physique hystérique, est, dans sa valeur cathartique, l'expression d'un aboutissement et d'une "histoire" réécrite qui s'achève.
Le roman a toutes les apparences de la logique fonctionnelle d’une cure