Alors que le mouvement réaliste touche à sa fin apparaît un de ses avatars qui en prolongera la durée pendant quelques années. Le succès de la Révolution russe d'octobre 1917 amène le premier gouvernement communiste au pouvoir. Le gouvernement se veut prolétaire et exalte une littérature qui dépeint la classe ouvrière et sa lutte pour renverser les conditions qui l'oppriment. Bientôt, le réalisme socialiste soviétique devient le seul mouvement littéraire admis en URSS, tous les autres étant taxés de réactionnaires et bourgeois. Le mouvement s'étend après la Seconde Guerre mondiale alors que l'emprise de l'URSS s'étend aux pays d'Europe de l'Est et que son régime devient un pôle d'attraction à travers les pays qui cherchent à échapper à la colonisation. D'un point de vue littéraire, le réalisme socialiste n'a pas été un grand succès : Le Don paisible de Mikhaïl Cholokhov ne répond pas vraiment aux critères du mouvement, tandis que les romans qui obéissent strictement à ses canons, comme ceux de Fédor Gladkov sur l'industrialisation du pays, deviennent rapidement de simples curiosités historiques. En fait, le terme est surtout associé à la répression sévère des écrivains dissidents menée par Andreï Jdanov au lendemain de la guerre. Cependant, quelques écrivains d'Asie, d'Amérique latine et d'Afrique, parmi ceux décorés du Prix Lénine pour la paix pour leur obéissance au réalisme socialiste, ont une valeur indéniable, comme l'Égyptien Abd al-Rahman al-Charqawi, le Cubain Nicolas Guillen ou le Brésilien Jorge Amado (dans sa première période) par exemple. Ou encore le poète chilien Pablo Neruda, mais cet écrivain ne saurait facilement être confiné à un seul courant littéraire. Le mouvement disparaît dans les années 1960, alors que les écrivains dissidents dominent la vie littéraire de l'Europe socialiste malgré leur difficulté à accéder aux canaux de distribution