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Sommaire:
Le 16ème siècle avec les poèmes de :
Joachim Du Bellay, Jean-Baptiste Chassignet, Philippe Desportes
Le 17ème siècle avec les poèmes de:
Pierre de Marbeuf,
Le 18ème siècle avec les poèmes de:
Jean-Pierre Clavis, André Chénier
Le 19ème siècle avec les poèmes de:
Charles Baudelaire, Louise Ackermann, Stéphane Mallarmé
Le 20ème siècle avec les poèmes de:
Jules Supervielle, Paule Éluard, Max Jacob
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup d’avantage ?
Plus me plaît le séjour qu’on bâti mais aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dure me plaît l’ardoise fine :
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur angevine.
Joachim Du Bellay (1522-1560), du recueil les Regrets, 1558
Le voyage
Partir avant le jour, à tâtons, sans voir goutte,
Sans songer seulement à demander sa route;
Aller de chute en chute, et, se traînant ainsi,
Faire un tiers du chemin jusqu’à près de midi;
Voir sur sa tête alors s’amasser les nuages,
Dans un sable mouvant précipiter ses pas,
Courir, en essuyant orages sur orages,
Vers un but incertain où l’on n’arrive pas;
Détrempé vers le soir, chercher une retraite,
Arriver haletant, se coucher, s’endormir:
On appelle cela naître, vivre et mourir.
La volonté de Dieu soit faite!
Jean-Pierre Claris de FLORIAN (1755-1794), du recueil Fables
Les Fleurs du Mal
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes