Receuille de poeme
Les Allemands étaient chez moiOn m'a dit résigne toiMais je n'ai pas puEt j'ai repris mon arme.
Personne ne m'a demandéD'où je viens et où je vaisVous qui le savezEffacez mon passage.
J'ai changé cent fois de nomJ'ai perdu femme et enfantsMais j'ai tant d'amisEt j'ai la France entière.
Un vieil homme dans un grenierPour la nuit nous a cachésLes Allemands l'ont prisIl est mort sans surprise.
Hier encore nous étions troisIl ne reste plus que moiEt je tourne en rondDans la prison des frontières.
Le vent souffle sur les tombesLa liberté reviendraOn nous oublieraNous rentrerons dans l'ombre
L'affiche rouge
Vous n'avez réclamé ni gloire ni les larmesNi l'orgue ni la prière aux agonisantsOnze ans déjà que cela passe vite onze ansVous vous étiez servis simplement de vos armesLa mort n'éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villesNoirs de barbe et de nuit hirsutes menaçantsL'affiche qui semblait une tache de sangParce qu'à prononcer vos noms sont difficilesY cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir Français de préférenceLes gens allaient sans yeux pour vous le jour durantMais à l'heure du couvre-feu des doigts errantsAvaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différentsTout avait la couleur uniforme du givreA la fin février pour vos derniers momentsEt c'est alors que l'un de vous dit calmementBonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivreJe meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le