Il y avait une fois dans un village un fermier sans le sou qui devait rembourser une importante somme d’argent à un vieil homme très laid. Comme le fermier avait une fort jolie fille qui plaisait beaucoup au vieux prêteur, ce dernier proposa un marché. Il dit qu’il effacerait la dette du fermier s’il pouvait marier sa fille. Le fermier et sa fille furent tous deux horrifiés par cette proposition. Alors le vieux prêteur ratoureux suggéra que le hasard détermine l’issue de la proposition. Il leur dit qu’il mettrait un caillou blanc et un caillou noir dans un sac vide, et que la fille aurait à puiser, à l’aveuglette, un des deux cailloux du sac. 1 - si elle puise le caillou noir, elle devient son épouse et la dette de son père est effacée ; 2 - si elle puise le caillou blanc, elle n’a pas à l’épouser et la dette du père est également annulée ; 3 - si elle refuse de puiser un caillou, son père est jeté en prison. Cette discussion avait lieu sur le chemin devant la maison du fermier, et le sol était jonché de cailloux. Tout en continuant de parler, le vieux monsieur très laid se pencha pour ramasser les deux cailloux. Comme il les ramassait, la jeune fille, qui avait l’oeil vif, remarqua qu’il avait ramassé deux cailloux noirs et qu’il les avait mis dans le sac. Mais elle ne dit rien. Alors le vieux prêteur demanda à la jeune fille de puiser dans le sac. Vous qu’auriez-vous fait à la place de la jeune fille? Voici ce qu’elle fit : Elle puisa dans le sac et en sortit un caillou qu’elle élaissa chapper aussitôt par terre, gauchement, sans qu’on ait pu le voir, et il se confondit spontanément avec la multitude des autres cailloux sur le sol. - « Ah ! ce que je peux être maladroite ! s’exclama-t-elle . Mais qu’importe, si je sors du sac le caillou qui reste, on verra bien lequel j’avais puisé en premier! »
Puisque le caillou restant était noir, le premier caillou puisé ne pouvait qu’être blanc. Et comme le vieux prêteur n’osa pas avouer sa malhonnêteté, la jeune fille