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Utilisé comme adjectif, le terme « baroque » s’applique aux attributs formels indépendants du contexte historique. On parlera de musique, de pensée ou de littérature « baroque » pour relever le caractère « baroque » de cette littérature, de cette pensée, ou de cette musique. Utilisé comme substantif, il désigne des formes d’expression artistique ou religieuse, comme de multiples formes d’organisations sociales. On ne peut l’extraire, ici, de son contexte mental. Dans ce dernier cas, on parlera du « baroque » dans l’Europe catholique, de la fin du XVIe siècle vers le milieu du XVIIIe siècle.
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Le baroque se caractérise, en opposition à la Renaissance, par une nouvelle relation entre l’être et le monde. Alors que la Renaissance affirmait un rapport harmonieux et mathématique du microcosme vers le macrocosme (voir Microcosme et macrocosme), le baroque va, lui, opposer un lien complexe, expression hyperbolique de l’unité et de revendications identitaires, d’immanence totale et immédiate et de transcendance grandiose et univoque. La pensée baroque, à l’image de saint Ignace de Loyola, va privilégier un univers fantasmé, imaginaire, qui sera l’extrapolation de ce conflit des contraires, mais qui portera en lui ce principe de convergence. L’art baroque va alors développer la brisure, la courbure, la tension et le nœud comme expressions figuratives les mieux appropriées pour représenter ce type de conflit.La cosmologie de Copernic apportera au baroque une assise scientifique. Car l’univers copernicien est un univers tordu, étiré, exagéré, portant la Terre aux confins d’un monde héliocentrique, et faisant de l’Homme une représentation brisée de l’Adam biblique. Galilée reprendra ces vues, et le philosophe Giordano Bruno considérera cet univers héliocentrique