Je me promenais un matin, dans une rue déserte, bordée de maisons en ruine. J'avançais, seul, et arrivai sous une horloge. J'enlevais mon chapeau. Dessous, pendus, il y avait deux yeux dessinés. On aurait dit qu'ils me fixaient. Sur l'horloge, il n'y avait pas d'aiguilles. Je pris ma montrer pour regarder, mais elle non plus n'en avait pas. C'est comme si le temps s'était arrêté. J'entendais comme un bruit de battement de coeur de plus en plus fort. Je ne me sentais pas bien et m'appuyais contre le mur à l'ombre un instant. Je repartis, mais ne savais pas où aller. Je fis un ou deux aller retour quand j'apperçus un homme au loin, de dos, en costume noir. Je m'approchais de lui et posai ma main sur son épaule. Il se retourna, et quand je vis son étrange visage, je fis un léger sursaut. Il n'avait pas un visage normal, il n'avait pas d'oeuils, ni de bouche. Aussitôt, il tomba, décapité, le sang ruisselant le long du trottoire. Je continuais de marcher. Il n'y avait toujours aucune présence. Un corbillard approcha, tiré par deux chevaux noirs sans conducteur. Vraiment bizarre ce rêve. Dedans, il y avait un cercueil. Les sabots des chevaux sur la route fesaient un grand bruit que l'on pouvait entendre d'assez loin. Il passa devant moi. Quand, quelques mètres plus loin, une de ses roues arrières se prit dans un lampadaire et l'empecha d'avancer. J'entendais les grincement du corbillard. Les chevaux tiraient encore, la roue céda et alla s'écraser à côté de moi, contre le mur. Le cercueil tomba et le corbillard repartit. Je vis le cercueil ouvert avec une main qui dépassait et m'approchai. Je posais ma main sur le cercueil et vis la main du mort bouger. Elle attrapa ma main et me tira. Je vis sa tête sortir du cercueil et me rendis compte que c'était moi. J'étais nez à nez avec moi même. Il me tirait fort et je voyais sa tête se rapprocher de plus en plus vite. A ce moment là, je me réveillai.