Recit du colonel yacef saadi
Ce dispositif est d’une extrême importance car de lui dépend le succès ou l’échec.
L’objectif cardinal est de procéder à une infiltration systématique de tous les rouages de l’Etat colonial, d’étendre des ramifications partout. Le noyautage doit être offensif, audacieux pour faire échec aux manœuvres de l’ennemi. Le dispositif englobe le renseignement, la justice, la propagande. Son chef, Bouzrina Arezki dit H’didouche, est un homme pondéré et efficace. Il a été désigné pour assumer cette responsabilité.
Le dispositif politico-adminisratif
A la mi-mars 1957, l'indispensable retour à la normale se précisait. C'est sans doute notre refus de suivre l'exemple du C.C. E. qui en était la cause. De plus en plus pressée de faire le choix, la population semblait, au mois de mars, avoir fait le sien, son camp étant désormais celui des combattants comme Ali la Pointe et les autres en montrant, du même coup, que le « défaitisme » de certains ne l'inclinait pas à tourner casaque. Cependant, notre position vis-à-vis d'elle devait se limiter aux contacts les plus sûrs, à travers lesquels il nous serait peut-être possible de regagner l'entière confiance des habitants. Discrètement, des passerelles devaient être érigées entre elle et nous.
Le D. P. A. (Dispositif politico-administratif ) est né au printemps 1957. Date de la création d'un Etat algérien clandestin parallèle à l’Etat colonial. Pour rétablir la confiance entre la population et nous le D. P. A. était donc censé combler toutes les lacunes que nous avions notées dans nos rapports avec l’habitant. Il était composé