Reflexion sur la nature humaine
Support : Michel de Montaigne, Essai II, chapitre 12, Apologie de Raimond Sebond (1580).
I - Biographie : Né dans le Périgord le 28 Février 1533, Michel Eyquem de Montaigne doit à son père une solide éducation humaniste. En raison de ses aptitudes à la diplomatie, il commence sa carrière au parlement de Bordeaux en 1557.
C’est alors qu’il y rencontre Etienne de La Boétie, dont la mort en 1563, le laisse inconsolable. Il se charge alors de la publication des œuvres de son ami, puis se retire sur ses terres pour rédiger ses Essais, publiés posthume en 1595. Cette célèbre œuvre fondée sur l’expérience vécue de l’écrivain est une somme de savoir et de témoignages uniques sur cette période de la Renaissance, marquée par les grandes découvertes et les guerres de religions.
Fondateur de l’introspection, il en vient peu à peu à l’unique projet de faire son propre portrait : « Je n’ai d’autre objet que de me peindre moi-même ». Mais il dépeint principalement ses pensées, il veut voir plus clair en lui-même : « Ce ne sont pas mes actes que je décris, c’est moi, c’est mon essence. » Par cette citation, il incitera une pensée nouvelle, jamais explorée par les philosophes, même Antiques.
Il meurt à Saint-Michel-de-Montaigne, le 13 Septembre 1592.
II- Voici un extrait de son œuvre Les Essais intitulé Apologie de Raimond Sebond :
« Qu’on place un philosophe dans une cage faite de fil de fer fin à larges mailles et qu’on la suspende en haut des tours de Notre-Dame de Paris : notre homme sera bien obligé d’admettre qu’il ne risque pas de tomber, et pourtant il ne pourra empêcher (sauf s’il est habitué au métier de couvreur) que la vue de la hauteur extrême à laquelle il se trouve ne l’épouvante et ne le fasse frissonner. Et nous sommes assez soucieux de nous rassurer sur les galeries de nos clochers, quand elles sont ajourées, et pourtant elles sont en pierre. Il y a des gens qui ne peuvent même pas supporter d’y penser ! Qu’on