Refus de soin
Je suis en stage en EHPAD. Il accueille 150 résidents dans 2 bâtiments (A et B). Le bâtiment B est divisé en 2 étages et le bâtiment A en 3 étages avec un rez-de-chaussée comprenant une unité fermée pour personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer ou autre démence.
Je prends en charge Mme L âgée de 66 ans. Elle occupe la chambre 66. C’est une chambre individuelle avec un lit médicalisé, une pompe à nutrition, du matériel d’aspiration, aérosol, une salle de bain avec le matériel utile aux soins de Mme L.
Situation :
Mme L est entrée à l’EHPAD en 95. Elle avait 48 ans, elle a donc bénéficié d’une dérogation puisqu’elle est atteinte d’un syndrome cérébelleux avec atrophie corticale lui causant des troubles cognitifs (elle est sous tutelle) et un handicap physique. En effet elle n’a aucun appui et de déplace en fauteuil roulant. Mme L est bien intégrée dans l’EHPAD et rejoint toujours le même groupe de résidents après sa toilette et ne remonte dans sa chambre qu’après le dîner jusqu’au mois de Juin où une dyspnée laryngée aigüe révèle, après plusieurs examens un carcinome épidermoïde du sinus piriforme droit, très localisé et classé T4N0M0. Le T indique la taille de la tumeur, le N l’envahissement ganglionnaire et le M l’extension métastatique au moment du diagnostic. Cette classification permet de proposer une stratégie thérapeutique adaptée.
Mme L est considérée en soins palliatif précoce puisque ses chances de guérison sont moindres. En effet il aurait fallu une laryngectomie totale mais elle a été récusée par l’équipe d’anesthésie à cause de son état général.
Elle a donc été trachéotomisée et était porteuse d’une GPR (gastrostomie) et elle a subi un traitement par radiothérapie exclusive. Depuis, Mme L ne veut plus descendre retrouver les autres résidents. Elle s’est coupée de ses relations et reste dans sa chambre. La communication devenant compliquée et elle nous fait comprendre qu’elle ne veut pas que les autres la voient ainsi. Se pose alors un