Regard sur le monde - ECJS
Retranché sur sa grue, Serge Charnay a ému la France entière cet hiver. Privé du droit de garde de son enfant par décision de justice, ce père de 42 ans exigeait de récupérer son droit de visite. Il a fédéré par la suite autour de lui les associations de défense des pères et l’affaire a eu un retentissement national puisque le Premier Ministre lui-même est intervenu. Depuis, les opérations se multiplient à travers la France. Ces cas particuliers reposent la question récurrente des droits des pères après la séparation.
En France, près de la moitié des mariages finissent par un divorce et un tiers des unions libres sont rompues avant dix ans. Ces situations impliquent généralement des enfants jeunes : l’âge médian des enfants est de 9 ans lors d’un divorce et de 5 ans lors d’une séparation. Que deviennent-ils ? Deux systèmes organisent aujourd’hui les modalités de la résidence des enfants : soit la résidence est fixée habituellement chez l’un des parents et l’autre se voit octroyé un droit de visite et d’hébergement, soit les enfants vivent en alternance chez les deux parents selon des modalités établies par les époux ou le juge. Aujourd’hui, la résidence principale a lieu encore majoritairement chez la mère même si cette tendance recule. « Elle concernait 73,5 % des enfants en 2010 contre plus de 80 % en 2003. », indique Le Conseil d’analyse stratégique dans une note récente. L’affaire du père retranché sur sa grue à Nantes semble symptomatique de ces papas divorcés privés de leurs enfants ou demandant un accès plus égalitaire. « Il n'y a pas une semaine sans que l'on déplore un geste désespéré, alerte Fabrice Mejias*, président de SOS Papas, et avec l'exemple de Serge Charnay, à Nantes, un mimétisme est à craindre. Nous sommes sur une poudrière, prête à exploser. Il y a urgence, le législateur doit agir, pas proposer des recettes éculées.» Pour autant, ces pères lancés dans des opérations coup de poing,