Relation de confiance
De fait, la conception de la santé, de la maladie s’en trouve bouleversée, ce d’autant que le rapport au corps a lui aussi été modifié. L’image sociétale du corps correspond à une utopie, où la maladie n’existerait pas, devenant alors une véritable inconnue lorsqu’elle est vécue.
Les exigences et les attentes des patients se sont donc fonciérement modifiées par rapport à cette médecine qui peut beaucoup. Mais avant toute technicité se place la relation individuelle - même si elle peut paraître dés lors bien pâle face à ces capacités médicales.
La premiére étape est inéluctablement le temps de la rencontre. Sans rencontre vraie avec l’altérité, le soin ne peut s’élaborer. La perception de l’autre a plusieurs impératifs, au premier rang desquels vient la confiance. Sans confiance, la relation ne peut être que partielle, car placée sous le sceau du doute, de la suspicion potentielle. Penser une relation sans confiance est nier la quintessence même de cette relation qui doit s’élaborer entre le malade et le médecin ; l’absence de confiance empêcherait à chacun de s’ouvrir face à l’autre, de construire l’axe soi-autrui dont parlait Ricœur. Nous pouvons tout à la fois être soi et autrui.
L’étymologie du mot confiance signifie « foi en quelque chose, en quelqu’un ». Se fier à, car il s’agit bien de cela : se fier à un autre, à l’inconnu, se confier pleinement. Les arcanes de cette confiance seront propres à chaque relation, implicitement liée aux deux