Relation maître/serviteur au théâtre
Introduction
Le couple du maître et du valet est traditionnel au théâtre. Il renvoie a une réalité sociale qui existe depuis l’antiquité : les personnes de rang élevé ont des domestiques ou esclaves. Le personnage du valet est en effet hérité de la comédie antique, qui présente des esclaves insolents et ingénieux, qui favorisent les amours de leurs maîtres. Il est ensuite codifié dans la comedia dell’arte italienne.
Le valet est indispensable à la comédie, car son statut le fait contribuer au divertissement. Tandis que dans la tragédie, il est appelé « confident » et son rôle est plutôt secondaire.
Le couple maître / valet est un motif déterminant des répertoires de Molière, de Beaumarchais, de Marivaux, qui ont laissé quelques couples célèbres à la postérité : Dom Juan et Sganarelle, le comte Almaviva et Figaro, Arlequin et Iphicrate.
I) Caractères respectifs du valet et du maître
1) Généralités
Aux XVII et XVIIIème siècles, les maîtres et valets du théâtre ont tous des traits de caractères définis.
Ainsi, le maître, d’une haute classe sociale, est souvent orgueilleux, dans les excès et de mauvais caractère.
Pour sa part, le serviteur, prenant modèle sur Arlequin, de la Comedia Dell’ Arte, qui devient presque un bouffon, est naïf et bête, mais devient plus rusé à partir du XVIIIe. Le valet est cupide et aime les amours. Quoi qu’il soit soumis à l’autorité de son maître, il ne reste pas moins insolent. De plus, il est paresseux et gourmand, ce pourquoi il est constamment à la recherche de nourriture. Pour finir, il est famélique (c’est-à-dire maigre, pauvre et peu important), c’est donc grâce à son maître qu’il sort de l’anonymat.
Au théâtre, le valet a deux fonctions primordiales. Premièrement, il permet d’informer les spectateurs, car il est souvent présent dans les scènes d’expositions et de dénouement, où plusieurs facettes de leurs maîtres sont dévoilées ; et deuxièmement, il crée une certaine