Relations internationales
Les prises de contrôle des entreprises occidentales par les entreprises des pays émergents ou des pays producteurs d’énergie se multiplient. Et la tendance va s’accentuer pour au moins deux raisons : d’abord, globalement, la croissance des pays émergents les amène aujourd’hui à faire jeu égal avec les pays développés ; ensuite, l’épargne des pays émergents constitue un véritable trésor de guerre pour leurs acquisitions à venir. Faut-il craindre cette montée en puissance ou, au contraire, considérer cela comme une opportunité pour les pays développés ? Vu d’Europe, sommes-nous prêts à prendre la mesure du défi économique que cela représente ? Voyons d’abord quelques exemples des prises de contrôle de ces nouveaux acteurs de l’économie mondiale en nous limitant à la Chine et l’Inde.
Commençons par la Chine. L’OPA ratée du chinois Cnooc sur le pétrolier américain Unlocal, n’a pas empêché la prise de contrôle du canadien Noranda, du groupe PetroKazakhstan, de l’australien VMC Ressources, de la branche PC d’IBM. Li Dongsheng, patron du groupe TCL, membre du parti communiste chinois, nommé manager de l’année en 2004 par le magazine Fortune, reprend la fabrication des téléviseurs Thomson, les activités de téléphonie mobile d’Alcatel puis, en 2006, l’électroménager de l’italien De’Longhi. Sam Chan, patron de YGM Trading reprend les marques françaises Guy Laroche, Charles Jourdan et la marque anglaise Aquascutum. Li Ka-Shing, le milliardaire chinois de Hong Kong qui dirige un empire industriel, commercial et technologique très diversifié prend le contrôle du réseau de parfumerie Marionnaud. La Taïwanaise Shaw Lan Wang qui dirige, entre autres, un puissant groupe de presse, a racheté Lanvin et ses filiales en 2001. Le Chinois Ren Jianxin, dont le groupe chimique China National BlueStar, qui compte une quarantaine de filiales et d’instituts de recherches dans la chimie lourde, a