Religion et integration
L’histoire récente de la France a été marquée par des décisions politiques qui ont donné l’occasion à beaucoup d’observateurs de se poser des questions sur la place des immigrés musulmans en France. Plus particulièrement, la loi sur l’interdiction des signes religieux ostentatoires, adoptée par le gouvernement français en 2004 était une interdiction de fait contre le port du voile musulman dans les lieux publiques. Les débats qui ont alimenté l’adoption de cette loi ont donné l’occasion aux chercheurs et aux activistes des mouvements féministes français de poser le problème, soit en termes de question d’intégration sociale, soit en termes de menaces contre l’émancipation des femmes musulmanes issues de l’immigration.
Cet essai cherche à identifier deux séries de problèmes : d’une part, les valeurs et pratiques qui inhibent la possibilité pour les immigrés musulmans de s’intégrer à la vie sociale en France et, d’autre part, les mécanismes philosophiques, politiques, et médiatiques français qui exacerbent leur isolement. Ainsi, notre analyse fait recours à une approche dialectique qui explore à la fois les éléments systémiques inhérents au concept philosophique français d’universalisme républicain et les valeurs, pratiques, et comportements musulmans qui entrent souvent en conflit avec les idéaux démocratiques tels que les libertés individuelles et le droit de la femme de disposer de son corps et d’exprimer librement sa sexualité.
Avant toute chose, il convient d’apporter quelque justification sur le choix des musulmans en tant que groupe social qui fait l’objet de ce projet de recherche. Nous avons choisi ce groupe justement parce que le processus de leur intégration a la société française est tel qu’il suscite beaucoup d’intérêts surtout pour les spécialistes des questions de genre, de pouvoir et aussi d’immigration. Plus particulièrement, le choix de ce groupe nous permet d’explorer les valeurs,