Religion et société aux etats unis
I Comment la diversité religieuse se manifeste-t-elle aux États-Unis ?
Notons tout d’abord que le protestantisme est la religion majoritaire depuis les origines des États-Unis puisqu’elle regroupe aujourd’hui un peu plus de 50% de la population américaine. Les « dénominations » (groupes structurés à l’intérieur d’une grande religion et qui s’organisent en réseau d’Églises) sont aujourd’hui nombreuses, et chacun choisit son Église et est libre d’en changer. Les Églises protestantes sont divisées par la question raciale : les colons blancs ont converti leurs esclaves noirs au christianisme et la question de l’esclavage divise les Églises protestantes avant et pendant la guerre de sécession (1861-1875). En 1896 la Cour Suprême légalise la ségrégation et la vie religieuse s’organisa selon ces nouvelles données : Églises blanches et Églises noires sont séparées. Les Églises noires, généralement évangéliques (souvent baptistes) se déplacent vers le nord à la fin du XIXème siècle et au début du XXème car de nombreux noirs migrent vers les grandes agglomérations industrielles. Des formes de pratiques communes aux autres courants évangéliques s’y développent- la spontanéité, les chants gospel, la danse, les transes, les confessions publiques, les cris de joie. D’abord timides dans leurs revendications politiques, les Églises noires sont après 1945 le vivier dans lequel le mouvement pour l’acquisition des droits civiques se développe. Des pasteurs, comme Martin Luther King (1929-1969) en sont devenus les leaders même si une partie de la communauté noire s’est éloignée du christianisme pour, par exemple, se convertir à l’Islam (Nation of Islam est fondée en 1930).
Au XIXème siècle, l’immigration européenne va faire croitre le nombre des adeptes d’autres religions sur le sol américain. Au XIXème, une grande vague d’immigration irlandaise catholique atteint le pays, vite rejoints par 1,6 millions de catholiques