II. Religion et politique

Croyance socialement obligatoire porte avec elle une structuration des esprits et de la pensée.

1) Conception indiscutable du monde

Puisqu’elle est le ciment même de la société, religion ne peut être discutée au sein de la société (cf. Durkheim). Une fois devenue dogme religieux, une conception du monde acquiert une puissance extraordinaire. Elle coordonne les individus dans un cadre de vie commun (repères dans l’espace et dans le temps permis par les religions, cf. chemins de Compostelle et cloches des Eglises ; « des repères pour la vie ») et dans un effort commun. Cf. les cathédrales. Ce caractère indiscutable souvent postulé explicitement par les textes mêmes.

Texte 1 : al-Coran
2. C’est le Livre au sujet duquel il n’y a aucun doute, c’est un guide pour les pieux […].
26. Certes, Allah ne se gêne point de citer en exemple n’importe quoi : un moustique ou quoi que ce soit au-dessus ; quant aux croyants, ils savent bien qu’il s’agit de la vérité venant de la part de leur Seigneur ; quant aux infidèles, ils se demandent : « Qu’a voulu dire Allah par un tel exemple ? » Par cela, nombreux sont ceux qu’Il égare et nombreux sont ceux qu’Il guide ; mais Il n’égare par cela que les pervers,
3. qui rompent le pacte qu’ils avaient fermement conclu avec Allah, coupent ce qu’Allah a ordonné d’unir, et sèment la corruption sur la terre. Ceux-là sont les vrais perdants. al-Coran, Deuxième sourate

Interprétation souvent considéré comme une forme d’incroyance. Le dogme religieux se place ainsi au-dessus de toute discussion, de tout débat. Chacun dans la société s’y soumet (c’est le sens même du mot « islâm » : soumission). Soumission des esprits qui se double inévitablement d’une soumission des corps : coiffures, maquillages, tatouages, parures, scarifications ou mutilations rituelles (y compris l’excision et la circoncision : si un groupe de babas-cool inventait ça aujourd’hui dans le Larzac, quel tollé !), comportements sexuels