Religion

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, c'est précisément de s'y être préparé en y pensant chaque jour afin de mieux l'accepter car trop souvent les hommes refusent de penser à la mort, à leur mort et à celle des êtres qu'ils aiment parce qu'ils en ont peur :
« Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance,ils se sont avisés, pour se rendre heureux de n'y point penser. »6
Mais finalement, s'il refuse d'y penser, n'est-ce pas qu'ils y pensent trop ou qu'il y pense mal ?
« Qu'on s'imagine un nombre d'hommes dans les chaînes, et tous condamnés à la mort, dont les uns étant chaque jour égorgés à la vue des autres, ceux qui restent voient leur propre condition dans celle de leurs semblables, et, se regardant les uns et les autres avec douleur et sans espérance, attendent à leur tour. C'est l'image de la condition des hommes. »7
Dans de telles conditions, la poursuite du bonheur nécessite que chacun affronte non seulement la mort, mais sa mort en face. L'erreur de ceux qui refusent de penser à la mort parce que cela leur est insupportable vient de ce que c'est précisément parce qu'ils adoptent cette attitude que l'idée de la mort est pour eux insoutenable.
C'est pour cette raison que nous conclurons en paraphrasant à nouveau Spinoza qui dit que la philosophie n'est pas une méditation sur la mort, mais sur la vie8.
Par cette formule Spinoza nous invite à découvrir ce qu'il y a en nous d'éternel, à dépasser notre finitude individuelle pour finalement vaincre la mort par l'exercice d'une pensée capable de s'intégrer dans la totalité, je ne suis qu'une partie du tout mais qui par la pensée est en mesure de penser le tout. C'est pourquoi Spinoza affirme que même si rien ne permet de déduire l'immortalité de l'âme :
« L'âme humaine ne peut être entièrement détruite avec le corps, mais il reste d'elle quelque chose qui est éternel. »9 Cette éternité, venant précisément de ce que l'âme étant selon Spinoza l'idée du corps , elle existe de toute éternité dans l'entendement divin auquel je participe

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