Religion
L’ensemble du livre s’adresse au lecteur dans un dialogue familier en exposant neuf « thèses » :
D’abord, « Religion est un mot valise. » Certes, en effet « ce terme vague et commode recouvre des croyances et des mythes, des pratiques et des institutions, des textes et des traditions, des lieux et des itinéraires, la violence du sacrifice et la consolation de la prière, la fraternité des fidèles et la guerre contre l’infidèle, des figures de dieux et de saints, de héros et de vilains." Ensuite, dans la plupart des sociétés, « Toute religion est politique. » Religion et autorité se confondent, et l’individu se met au ban de la société s’il s’exclut de la religion, qui définit deux mondes séparés : « nous » et « les autres », les infidèles, qu’il convient de convertir ou combattre. Un projet divin « fonde l’équilibre de l’univers. C’est là que la religion puise sa force coercitive, c’est pour cela qu’elle est irrésistible. Résister à l’ordre social, c’est résister aux dieux. » Comment ne pas être d’accord ? De même pour les propositions suivantes « Le fondamentalisme est une lecture particulière de la religion », « Le fondamentalisme révolutionnaire est une lecture totalitaire de la religion » et « Les religions révélées connaissent plus que d’autres la tentation du fondamentalisme révolutionnaire ». Et l’auteur de remarquer « Les Ecritures sont des auberges espagnoles, on y vient avec ce qu’on a et l’on y