Alors que, dans les pays méditerranéens évangélisés les premier, la vie monastique était née dans les communautés chrétiennes, dans le reste de l'Europe, les moines furent les missionnaires les plus actifs et créèrent leurs monastères dans des régions encore païennes. Saint Martin, apôtre, avait vécu dans son propre monastère près de Poitiers, devenu ensuite évêque, il organisa un autre monastère, à Marmoutier ( dans la région de l'Alsace); c'est là qu'il trouva ses principaux collaborateurs. L'apôtre de l'Irlande, saint Patrick, organisa l'Eglise d'une manière très originale; les monastères en constituaient le cadre; certains abbés cumulaient la charge épiscopale avec leur charge abbatiale. Le pape saint Grégoire le Grand envoya en 596 des moines pour convertir l'Angleterre; ils créèrent des monastères pour assurer l'office dans les cathédrales. L'évangélisation des pays germaniques aux VIII et IX è siècle fut l'œuvre des moines; saint Willibrord avait fixé sa base à Echternach (grand-duché du Luxembourg), saint Boniface progressa vers l'est.
La multiplication des monastères en Occident durant le haut Moyen Age (476-1000) défie toute énumération; la variété des observances, sanctionnés par l'existence de règles innombrables, interdit toute simplification. Les formes de vie monastique les plus diverses coexistaient: il y eut des monastères dans les faubourgs de la plupart des villes anciennes, d'autres devinrent le noyau de villes nouvelles, certains acquirent une importance intellectuelle, économique ou même politique.
La vie monastique se répand rapidement en Occident, grâce au législateur saint Benoît de Nursie (480-567). Il hérite de la tradition antérieure et écrit une règle pour les moines vivant en communauté, où il propose de chercher Dieu à travers l'obéissance, l'humilité, la charité fraternelle et un mode de vie équilibré alliant prière, travail et lecture méditée. Cette règle est bien intégrée dans les monastères Occidentaux. Vers 817, l'Eglise