Remunération des dirigeants
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Les dirigeants font aujourd’hui face à un risque d’une nature toute autre : non seulement celui d’être durement sanctionnés, mais également celui de subir un déficit d’image grandissant, amorcé par la mise en garde publique du Président de la République. Certains chiffres attisent d’ores et déjà de nombreuses inimitées : en 2007, la rémunération moyenne des dirigeants mandataires sociaux des 120 sociétés françaises les plus importantes a atteint 3 millions d’euros alors que le revenu médian des français est de 23 664 euros pour un couple ; depuis 2001, selon Colette Neuville, la rémunération des dirigeant sociaux aurait augmenté en moyenne de 15% par an, et des montants toujours plus importants sont versés sous forme de golden parachutes (« prime de départ »). Ici encore, il s’agit bien de se mettre d’accord sur des pratiques jugées « acceptables ». Suite à la publication, le 6 octobre 2008, des recommandations sur la rémunération des dirigeants mandataires sociaux de sociétés dont les titres sont admis sur un marché règlementé, adoptées par les organisations patronales AFEP et MEDEF, on observe une importante mobilisation de la part du monde de l’entreprise. Ces recommandations abordent les principaux points sujets à polémique : l’impossibilité de cumuler mandat social et contrat de travail, le plafonnement des parachutes dorés à deux années de rémunération ajouté à la limitation de déductibilité pour l’entreprise au-delà de 200.000 euros, l’encadrement des retraites supplémentaires limitées à un pourcentage de la rémunération fixe annuelle, et, enfin, l’encadrement de l’attribution de stocks options, constituant une véritable politique d’association au capital et non de rémunération. A ce titre, il est intéressant de remarquer qu’au 7 janvier 2009, 94% des plus fortes capitalisations françaises de la Bourse de Paris ont adhéré à ce code. Souhaitant éviter l’invasion du législatif dans la vie des affaires, dont les impératifs de flexibilité et de rapidité en